Haut-Royaume, tome 1: Le Chevalier de Pierre Pevel


  • Edition: Editions Bragelonne
  • Nombre de pages: 528 pages
  • 4ème de couverture: Un homme, un royaume, un destin. Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d’autres qu’il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés. Le Haut-Royaume connaît sa période la plus sombre. Le roi est affaibli et la rébellion gronde aux frontières du territoire. En dernier recours, le souverain libère Lorn de ses geôles et le nomme Chevalier du Trône d’Onyx, chargé de protéger l’autorité royale. Héros valeureux et juste, Lorn est une figure d’espoir pour le peuple, mais il poursuit également un but secret : retrouver ceux qui l’ont maintenu en captivité, les uns après les autres… et leur faire sentir le goût de la vengeance.
  • Y-a-t-il une suite?: Un 2ème  tome est déjà paru.

Mon avis: 

Après avoir lu une trilogie complète de Pierre Pevel , Les Lames du Cardinal et un premier tome de la trilogie de Wielstadt, il était logique que je lise la dernière série née sous sa plume. J’ai profité d’une lecture commune organisée par Cassie56 sur Livraddict pour lire cet epub récemment acheté lors de la grosse opération Bragelonne de fin d’année 2014.

Chevalier, le premier tome de Haut Royaume débute par un prologue qui se déroule 3 ans avant les faits qui vont nous intéresser durant l’ensemble de ce livre. Il nous présente Lorn Askarian, un chevalier proche du prince de ce royaume, Alan. Ce chevalier est au service du Roi de Haut-Royaume. La première scène vise à nous montrer la proximité entre Alan et Lorn. Ce dernier est dévoué pour la famille royale, il vient aider le prince qui est au plus mal et a besoin d’être soutenu pour remonter la pente. 3 ans plus tard, nous retrouvons Lorn en prison. La situation s’est inversée entre les deux amis puisqu’Alan vient le faire sortir de sa cellule et l’aide à se rétablir, se redresser après ses sombres années. Son père, le roi Erklant, aurait gracié son fidèle ami. Que s’est-il passé durant ces années ? Pour quelles raisons le roi agit-il ainsi ? Y-a-t-il un but derrière tout ceci ?

D’emblée, l’intrigue est mystérieuse, intrigante. Nous passons à toute vitesse de 1544 à 1547, les faits ont évolué mais nous lecteurs, nous ne savons rien des détails. Comment avons-nous pu passer de cette situation A à cette situation B ? Nous nous tournons vers les protagonistes afin d’en avoir plus. Dans l’immédiat, c’est surtout les propos d’Alan, le prince et ceux de son père qui attirent plus qu’autre chose la curiosité.

Avec Haut Royaume, nous retrouvons un contexte proche des Lames du Cardinal avec la présence d’entités puissantes représentées par des dragons mais aussi un monde où sont une fois de plus présentes les vyvernes, destriers volants proches des dragons. Cela est très dépaysant, j’ai apprécié repérer ces petits clins d’œil à ces mondes à la Pevel que j’ai plusieurs fois croisés.

Cette série est plutôt classique pour de la fantasy, elle en respecte les codes, elle dispose d’un contexte bien développé avec un territoire important qui se nomme le Haut-Royaume où Erlkant règne. Comme tout territoire, il y a des régions frontalières ennemies telles que celle où réside un prince dragon Laedras. Le Haut Royaume connaît une situation difficile, le Roi vieillit, il a du mal à garder des provinces unifiées, l’argent manque et des tensions enveniment le tout au sein de la famille royale. Lorn va être chargée d’une mission par son Roi suite à sa libération. Des puissances plus grandes sont évoquées. Elles laissent penser que la situation est bien plus complexe que prévue. Comme toujours avec Pevel, ce n’est jamais si simple et j’apprécie beaucoup ceci.

Cependant contrairement aux Lames du Cardinal qui m’avait beaucoup plu dans l’ensemble, j’ai rencontré de nombreuses limites dans ma lecture. D’une part, c’est un point que j’avais déjà évoqué dans la trilogie que j’avais pu lire, il a repris cette mauvaise habitude ou du moins il ne l’a pas corrigé, Pevel adore mettre en danger ses héros et les sauver de manière fulgurante. Il n’y a aucune logique dans la plupart des scènes décrites, les combats qui ont lieu n’apportent rien à part de l’action dans l’intrigue et cela m’a agacée. J’ai l’impression que Pierre Pevel est un auteur qui ne sait pas se résoudre à tuer les protagonistes ou alors qui exagère trop ces situations de combat. Si bien que dans la majorité de ces passages, aucune solution vraisemblable ne peut être trouvée mais à chaque fois des miracles se produisent… Il n’y a plus aucune surprise, on sait d’avance que les personnages en difficulté seront sauvés sauf exception.

D’autre part, j’ai été très choquée par la fin qui reste dans l’ordre du sensationnel, de l’exagération à l’identique des scènes d’action que j’ai citées ci-dessus. Je l’ai trouvé grotesque, présente pour marquer les esprits mais je m’attends à tout avec les retournements de situation à la Pevel donc je n’ose pas m’avancer et je reste mitigée tant que je ne connais pas la suite.

Et surtout dans ce livre, je n’ai pas apprécié Lorn, le personnage principal (ou très peu le temps de quelques passages). C’est un héros antipathique, peu cernable. Il est réhabilité par le Roi en personne, il a dû oublier plusieurs années de sa vie pour les avoir passées en prison. Il a été enfermé à tort, le retour à la vie normale est dur. Pour le lecteur, des sentiments de l’ordre de la compassion devraient apparaître. Il m’a fait un peu mal au cœur effectivement mais cela n’a pas duré car il s’apitoie beaucoup sur lui-même. De plus, il joue fréquemment son propre jeu et il est difficile de savoir de quel côté il se tient (côté obscur ou non). Vraisemblablement, on ne sait jamais quel sentiment nous devons adopter à son égard.  Il est trop solitaire, pourtant il pourrait être plus redevable car il a des amis qui le soutiennent du mieux qu’ils peuvent. Il fait aussi de belles rencontres avec des personnes qui arrivent à oublier la trahison ou la pseudo-trahison qu’il aurait commise.

Le passage où je l’ai apprécié le plus, c’est quand il vient en aide à la population mais très vite, j’ai eu l’impression d’être flouée quand j’ai su la suite. Pevel est très fort avec ce héros vraiment étonnant mais il joue risqué à mon sens car le lecteur peut vite en avoir marre de son comportement.

En conclusion, j’ai apprécié le contexte, l’intrigue plutôt complexe mais je n’ai pas adhéré à tout car le style de Pevel m’agace assez facilement. Je pense qu’à l’avenir, je lirais ces livres de manière plus espacée pour éviter un surdosage de scènes extrêmes de combat insensés. Néanmoins, je lui tire mon chapeau pour m’avoir fait détester son héros. Il est développé de manière originale et c’est rare de trouver des personnages qui jouent un double rôle à ce point. Encore aujourd’hui, je me demande si je le déteste pour de bonnes ou mauvaises raisons. Je lirais le tome 2 probablement dans un moment histoire de voir si l’intrigue vaut vraiment le coup d’œil.

 Les avis des lecteurs de la LC:

Lu dans le cadre du Challenge organisé par le forum Les Félés des LC

16 réflexions sur “Haut-Royaume, tome 1: Le Chevalier de Pierre Pevel

  1. ah oui l’avis est mitigé, perso, j’ai adoré Lorn, mais je comprend qu’on puisse ne pas l’aimer, ce n’est pas toujours évident. En tout cas, j’aime bien ta chronique, tu soulèves pas mal de points 😉

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    • Eh oui, c’est le cas de le dire, plus que mitigé. Merci, j’ai essayé d’être complète, je suis déçue quand de la fantasy me déplaît donc je tente de comprendre au travers de mes avis et de partager avec les lecteurs du blog pour être comprise.

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  2. J’aime beaucoup Pevel justement pour ses scènes de combats et d’action, assez typique je trouve des romans d’aventures « à l’ancienne », et son style fleuri. Je pense donc que plusieurs des choses qui t’ont agacée pourraient à l’inverse me plaire – dommage que ça t’arrive dans un tel pavé ! 😦 Par contre, le héros anti-héros… à voir. Je n’ai pas encore lu Wielstadt qui traîne dans ma PàL depuis plusieurs années, mais comme j’ai énormément aimé les Lames et aussi Ambremer je tenterai très certainement celui-ci également

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    • Les scènes de combat et d’action surtout à la Dumas me plaisent énormément mais pas avec des risques inconsidérés qui s’y ajoutent… Je n’ai pas lu Ambremer et je n’ai pas encore fini Wielstadt. Pevel a le temps de remonter dans mon estime.

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  3. Aaaah tu refroidis mes ardeurs mais mince, je ne peux m’empêcher d’attendre à fond le mois prochain, lorsqu’il sortira en poche ^-^
    Très bonne chronique, bien détaillée en tout cas :-))

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    • Je comprends, je t’avouerais que je suis surprise de ne pas avoir accroché. Enfin surtout étonnée que le cumul de pleins de petites choses gênantes aboutissent à ça. C’est une première, c’est étrange. Merci pour ma chronique.

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  4. ah ben justement, c’est ce côté ambivalent de Lorn qui m’a beaucoup plu pour ma part ! 🙂
    On ne sait pas à quel point l’Obscure a corrompu son âme et cela le rend imprévisible… Mais je comprends tout à fait tes réserves. C’est la première fois que je lis Pevel, c’est peut-être pour ces rasions que j’ai été moins sensible que toi aux limites que tu mentionnes… En tout cas, j’ai trouvé ta chronique très intéressante…

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    • Je ne suis pas étonnée que cela plaise. Pour moi, il a trop joué sur la corde raide et Pevel a révélé certaines choses à des moments où j’ai eu l’impression que c’était des illuminations pour jouer la facilité. Je me trompe peut être mais je l’ai perçu ainsi. C’est possible que la magie soit préservée si c’était ta première lecture de l’auteur. Merci pour ma chronique.

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  5. Je n’ai pas encore tenté l’auteur, mais je note Les lames du Cardinal, qui m’intrigue, même si ce que tu dis sur les scènes de combats et les sauvetages spectaculaires ne vont peut être pas me plaire. J’ai envie de tenter l’aventure =)

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