Yrmeline ou le chant des pierres, tome 1 de Bleuette Diot


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  • Editions: Editions du Pierregord
  • Nombre de page: 512 pages
  • 4ème de couverture: Le beau et fougueux chevalier allemand, Lanz von Malberg, ne rêve que d’une chose : intégrer l’Ordre militaire et religieux des chevaliers teutoniques. Au cours de l’été 1338, il quitte Mayence et prend le premier navire en partance pour l’Estonie. Là, de terribles épreuves l’attendent mais Lanz n’en aimera pas moins ce pays farouche dont ni l’évangélisation ni la force des armes n’ont su réprimer l’âme irréductiblement païenne. Aux prises avec les sortilèges qui émanent de ces contrées mystérieuses, le jeune homme se verra rapidement confronter aux survivances d’un autre âge. Sous l’égide de la belle et sensuelle Yrmeline, commencera alors pour lui un éprouvant parcours initiatique dont il ne sortira pas indemne tant l’amour qu’il conçoit pour elle le dévore. D’où Yrmeline tient-elle ses effrayants pouvoirs ? Quelle étrange et dangereuse société secrète a réussi à infiltrer les rangs de l’Ordre teutonique ? En tentant de démystifier le redoutable chef du Temple Noir, Lanz va découvrir les vestiges d’une extraordinaire civilisation disparue, venue des profondeurs de l’espace, des millénaires auparavant, dans le but de s’établir sur terre. Sans le savoir, le héros de cette aventure hors du commun pourrait bien déchaîner les forces incommensurables de l’univers. Mais, heureusement, le vaillant seigneur pourra compter sur l’aide de Petras, un astucieux petit garçon et celle d’un vieil érudit breton dont les connaissances sont pour le moins surprenantes, elles-aussi ! La trame que tisse le diabolique « Temple Noir » va inexorablement se resserrer autour des personnages.
    Au fil de ses tribulations, Lanz finira par remonter aux sources de notre très lointain passé et par découvrir le plus extraordinaire secret de tous les temps…
  • Y-a-t-il une suite? Oui plusieurs tomes suivront, le tome 2 étant déjà publié.

Mon avis: 

Désolé d’avance pour la taille de mon avis, à croire que je me suis adaptée à la longueur du livre (xD).

J’ai découvert l’existence de cette œuvre sur Livraddict, les avis en majorité positif des lecteurs ainsi que le grand cœur et la proximité de l’auteure, Bleuette Diot avec ses lecteurs m’ont convaincu de tenter l’aventure pour le lire.

Dans ce premier tome, Lanz von Malberg décide de s’installer en Estonie. Les premières lignes nous le présenteront en compagnie de ses amis, Piotr et Dimitri Sergueïevitch ainsi que Lucrèce Frescobaldi qui sont partis ensemble chasser. Par pur hasard, durant cette sortie, ils seront amenés à faire une découverte étonnante dans une église en ruine. Rapidement d’autres évènements se succéderont des meurtres aux complots, de l’Ordre Teutonique au Temple noir, de simples croyances du peuple natif d’Estonie aux origines de l’Homme, plaçant notre héros, Lanz au cœur de cet enchainement tout comme d’autres personnages que nous seront amenés à découvrir.

Pour débuter, je vais vous faire part de mes premières impressions qui portent surtout sur le genre dont j’ai su très tôt qu’il s’apparentait à un mélange d’histoire, de fantastique, d’aventures, d’enquête…malgré tout j’ai été de suite surprise dans ma lecture car je ne m’y attendais pas sous cette forme. En effet, le prologue donne directement le ton avec son ambiance moyenâgeuse du XIIème siècle, en compagnie de Bernard de Clairvaux, des Templiers, puis le fantastique apparaît et s’unit de suite sur ses premiers évènements. Premier effet prodigieux que j’ai particulièrement apprécié qui m’a convaincu, j’ai été de suite passionnée.

Puis l’histoire débute véritablement avec son premier chapitre, l’ambiance est différente, plus attachée à l’Histoire, plus calme puis le surnaturel se représentera encore de nombreuses fois mais d’une manière que j’ai trouvé totalement différente, plus incongru, typique des croyances du siècle mais avec une pointe contemporaine. En effet, l’intrusion du fantastique apparaît comme telle sur le moment dans Yrmeline comme il apparaissait à l’époque à la population superstitieuse se méfiant du diable, des sorcières, des croyances puis on en vient à entrevoir des explications totalement rationnelles ; enfin qui le deviendront car nous avons aussi affaire à l’imagination débordante de Bleuette Diot qui nous réserve bien des surprises. Nous serons donc bien souvent confrontés à ce siècle très apeuré par toutes choses sortant de l’ordinaire et à contrario avec les faits remaniés par l’auteure (se basant notamment sur des thèses qui existent si j’ai bien suivi les discussions à ce sujet en surfant sur le net ) qui m’ont plu mais n’ont pas toujours passé dans la forme tout simplement et me sont un peu restés en travers de la gorge. Pourtant, je me doutais au fond de moi que tout me paraîtrait plus logique en lisant la suite et  au fur et à mesure l’ensemble m’ait évidemment devenu plus clair diminuant mon scepticisme même si j’ai quelques reproches. Par exemple, j’ai trouvé quelque peu démesuré le savoir trop parfait de Konwoïon, de manière générale beaucoup de choses cherchait à représenter des idéaux et j’ai estimé cela irréaliste. A mon sens, c’était trop paradoxal par rapport à l’époque où se déroulaient les faits, même si historiquement le Moyen Age a compté de nombreux talents, toutes leurs théories n’étaient pas parfaites non plus.

Concernant, les personnages à la fin de ce premier tome, certains me paraitront contradictoires, j’imagine que l’effet était désiré pour Konwoïon, ce vieil érudit qui a plus d’un tour dans son sac mais pour d’autres comme Lanz, j’ai eu quelques déceptions. Ce dernier est un personnage intelligent, avec de l’instruction, plaisant aux femmes, bref un gros potentiel pour plaire à chacun et ayant de nombreux attributs pour rejoindre l’ordre Teutonique tant désiré. Malheureusement, malgré toutes ses qualités, j’ai trouvé des contradictions en constatant sa naïveté par moment alternant avec une méfiance plus importante pour d’autres passages. Ce manque de graduation dans l’analyse de Lanz à se faire ses propres idées m’a déçu même si j’ai bien en tête que certains faits devaient le convaincre plus rapidement que d’autres pour éviter des débordements dans ce premier tome de 512 pages. Cependant, j’aurais aimé trouver plus d’argumentation par moment comme lors de la découverte du massacre d’un homme puissant où certains personnages avaient réponse à tout et le discours avait l’air d’aller à tout le monde.

D’autres personnages composeront cette fresque que nous découvrirons avec moults détails, beaucoup de travail se cache derrière chacun, comme la belle Yrmeline qui fait tourner la tête de tous les hommes, qui paraît plus forte qu’il n’y paraît et beaucoup moins mystérieuse qu’elle ne l’ait. Petras ce jeune enfant recueilli imposant la pitié mais aussi le respect, il fait parti du peuple estonien et nos compagnons ont tout à gagner avec ce petit personnage de leur côté même si au prix d’un danger plus grand. Mais aussi des personnages dévoués comme les deux serviteurs, Théobald, homme à tout faire parfois confident de son maître et  Hildegarde maternelle, dévouée, bonne cuisinière. Chacun jouant un rôle plus en retrait mais tout aussi important dans l’entourage de Lanz. Et puis du côté des « méchants » de ce livre nous y trouverons par exemple le Bellator Rex, personnage très énigmatique dont les découvertes à son sujet m’ont passionné mais sa cruauté et sa façon de pensée m’ont tout autant horrifié. D’autres sont aussi importants mais je m’arrêterais là de peur de trop en dire.

Concernant, les aventures de nos jeunes héros, j’ai encore un défaut à présenter, il concerne le déroulement trop rapide, les journées m’ont paru durer des jours vu l’importance que prenait les découvertes, pour des personnes comme nous et moi j’ai trouvé que les personnages avaient de l’énergie à revendre, quelques faiblesses par moment mais qui disparaissaient parfois assez vite, trop vite.

Cependant,  je vous rassure, dans cet énorme pavé, j’y ai trouvé mon compte, par exemple avec la plume de Bleuette Diot qui est magnifique. Elle s’accorde très bien à l’histoire contée où était nécessaire une très grande culture aussi bien dans les faits que dans l’expression, pari réussi j’ai été ébahie par la richesse de son vocabulaire, ses connaissances historiques. La période à laquelle se produisent les faits tout comme les lieux choisis ont aussi marqué des points. Ce beau pays décrit que l’Estonie du XIV siècle était plus qu’original et très dépaysant dans les descriptions de paysages à couper le souffle. Cet agencement a permis une richesse dans les aventures de nos héros et c’est vraiment un plaisir que de découvrir au travers de cette histoire, la culture, les croyances des estoniens mais aussi des colons… Les nombreux « flashback » ont aussi donné beaucoup de vigueur à ce tome, changeant du fil de l’histoire habituelle, permettant de poser de nombreux éléments nécessaires à la compréhension.

Vous l’aurez compris cette fresque « historico-fantastique » est d’une grande richesse et a de quoi plaire à de nombreux lecteurs. Elle sait éveiller la curiosité comme jamais et je lirais le tome 2 avec plaisir malgré les défauts relevés dans ce premier tome.

Le site de Bleuette Diot 

4 réflexions sur “Yrmeline ou le chant des pierres, tome 1 de Bleuette Diot

  1. Salut Erin, moi c’est Ocean d’amour (Livraddict). Je suis fan de la saga yrmeline. J’ai lu et relu les 2 tomes déja sorti, c’est te dire que je connais la saga sur le bout des doigts ^^. Très sympa ta chronique. Juste deux points ou je suis pas trop d’accord avec toi, c’est quand tu dit que « Ce manque de graduation dans l’analyse de Lanz à se faire ses propres idées m’a déçu « . Bon tu vas me dire que je suis pas objective parce que je suis raide dingue du personnage ! mais moi je trouve que Lanz est génial, il est noble, il doute, il a peur et puis il prens le dessus ! comme dans la vraie vie quoi ! Dans aucun autre livre, j’ai trouvé un personnage mieux décri avec autant de force et de realisme ! J’suis amoureuse, j’te dis 🙂
    Et puis ce p’tit point de detail : « j’ai trouvé quelque peu démesuré le savoir trop parfait de Konwoïon, de manière générale beaucoup de choses cherchait à représenter des idéaux et j’ai estimé cela irréaliste. » Konwoion fait parti de la confrerie de l’aube qui possède le savoir des Anunakis, moi je trouve normal qu’il sache tout ça puis qu’on lui a inculqué le savoir ! mais quand tu auras lu le tome 2, tu comprendra plus de chose, tu verras….
    Un truc que j’avais pas trop aimé dans le tome 1, c’était le vieux spectre qui aparaissait dans le prologue et dans la chapelle. Je trouvais ça nul le coup du fantôme, et puis j’ai lu le tome 2 et j’ai compri ce que c’était reellement ! Autant te dire que j’ai changé d’avis ! autant l’idée du spectre ça me parraissait n’importe quoi, autant la version de B.Diot, est hyper géniale !

    Bye je suis sur facebook si tu veux me repondre. Mais a part ces 2 points ou on est pas d’accord, le reste de ton commentaire est super bien écrit et tout et tout !

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    • Merci pour ton commentaire très long ^^ (le 1er que j’ai de cette longueur). Pour mon opinion sur le personnage de Lanz je pense que tout variera suivant l’appréciation personnelle et de nombreux paramètres. Le fait que je lui trouve ce défaut par contre ne veut pas dire qu’il n’est pas à mes yeux un personnage crédible, admirable etc, ça n’enlève rien à son charme et toutes ses qualités.
      Pour Konwoïon je suis d’accord que ça se tient de ce point de vue sauf qu’on le découvre sans savoir tout le reste, sur le moment ça pouvait paraître surprenant, j’aurais peut être moins bloqué si l’ensemble de sa culture aurait été développé au fur et à mesure mais vu le contexte du XIVème siècle ça m’a énormément surprise d’avoir un étalage si important d’une grande partie des connaissances contemporaines. Et j’ai bien précisé que je me doutais que tout me paraîtrait moins ambigu en continuant ma lecture car je commençais bien à me douter à ce niveau de lecture que Bleuette Diot avait plus d’un tour dans son sac et c’est exactement ce qui s’est passé. Merci pour le compliment sur mon avis, ça fait plaisir en tout cas que tu l’es lu en entier et que tu m’es laissé ce commentaire pour comprendre mon point de vue. à bientôt

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  2. Bonjour Erin, je suis spécialiste de la société celtique gaelle (irlandaise, écossaise et manx). Par chance, ces celtes-là écrivaient et ont laissé énormément de traces. Tu pourras en découvrir une partie dans lisant par exemple le Cycle d’Ulster ou Cycle de la Branche rouge (un livre médiéval toujours dispo en librairie)…

    En étudiant ces livres anciens, on se rend très vite compte que les connaissances (philosophique, médicale, astronomique, légale, etc…) dans la proto-histoire, l’antiquité et le moyen-âge sont bien plus pointues que ce nous l’imaginons. Tu découvriras également qu’en matière d’éducation gratuite pour tous Jules Ferry n’a absolument rien inventé !

    Tout ça pour te dire, Erin, que l’érudition de Konwoïon n’est pas irréaliste pour l’époque. Elle est simplement incongrue pour l’immense majorité d’entre nous qui présumons que l’intelligence, l’éducation et la liberté d’esprit est une invention du XXe siècle…

    J’ai lu les 2 tomes de Bleuette Diot, et il s’avère que cet auteur a de très grandes connaissances historiques. Elle maîtrise son sujet. Yrmeline mis à part (et pour cause), ses personnages sont très bien ancrés dans le courant de pensée et le contexte de l’Epoque.

    Après, on peut ou non ne pas aimer les personnages… Mais ça c’est un autre sujet 😉 !

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    • Merci pour le commentaire et les références. Je me doute bien qu’on nous noircit bien trop souvent le tableau et que la majorité des personnes comme moi sommes surpris par ces siècles anciens.
      Pour Konwoïon, je sais que j’ai surtout laissé mon avis de contemporaine prendre le dessus je l’avoues ^^ mais comme je disais dans le commentaire précédent c’est peut être plus la forme dans la présentation de son érudition qui m’a choqué car on apprenait beaucoup de choses d’un coup, cela aurait été plus graduel j’aurais peut être moins insisté. Et je salues le savoir de l’auteure, je l’ai bien dit dans ma chronique. J’avais suivi l’interview, la soirée sur Livraddict pour me rendre compte de la richesse de ses connaissances. Je l’ai beaucoup apprécié dans ma lecture je ne peux pas le nier :).

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