La Peine du bourreau d’Estelle Tharreau


La peine du bourreau d’Estelle Tharreau est son cinquième roman paru chez Taurnada Editions et une fois de plus, un thriller. Il ne faut plus grand-chose pour prêcher une convaincue et je n’ai pas résisté une seule seconde quand j’ai su que le dernier Estelle Tharreau était paru.

La peine du bourreau d’Estelle Tharreau est un roman original sur la peine de mort en mettant en lumière le travail de « bourreau ». Pour se faire, nous allons plonger en plein Texas dans les prisons de Polunsky et de Walls et découvrir le milieu carcéral américain.

Le compte à rebours autour de la mise à mort du numéro 0451 va donner le rythme au présent pour ce récit tout en alternant avec des retours dans le passé de McCoy, un « bourreau » dont nous suivons l’évolution. L’écriture incisive nous emporte autour du développement d’introspections opposées entre le calme, la froideur, l’isolement, la peur au sein de la prison et le déchaînement, les machinations, la violence qui s’orchestrent dehors autour d’un système judiciaire mis à nu.

Chapitre par chapitre, le lecteur assiste avec une curiosité dévorante aux probables dernières heures du numéro 0451 dont la vie est encore mise en suspens par la possibilité d’être gracier. Mille questions surgissent sur les raisons qui l’ont amené dans le couloir de la mort ou encore la possibilité envisagée autour de l’acquittement du prisonnier. Estelle Tharreau titille encore plus nos questionnements en revenant sur l’histoire de plusieurs détenus qui ont commis le pire.

La peine du bourreau d’Estelle Tharreau est un livre qui amène le lecteur à réfléchir sur des thématiques fortes comme l’injustice, la mort, l’inhumanité. Jusqu’à la dernière page, l’auteur ne nous épargne pas avec une chute glaçante qui prolonge la réflexion au-delà de la lecture.

  • Maison d’édition : Taurnada Editions
  • Nombre de pages : 256 pages
  • 4ème de couverture : McCoy est « bourreau » au Texas. Après 42 ans passés dans le couloir de la mort, il reçoit la visite officieuse du Gouverneur Thompson qui doit se prononcer sur la grâce du condamné numéro 0451. Il ne leur reste que quatre heures pour faire revivre les souvenirs de McCoy avant l’injection létale. Quatre heures dans l’isolement de la prison de Walls. Quatre heures pour cinq crimes qui déchaînent les passions. Quatre heures pour ce qui pourrait être la dernière exécution de McCoy. Quatre heures pour jouer le sort d’un homme. Un thriller psychologique aussi troublant que fascinant : une immersion sans concession dans le couloir de la mort et ses procédures d’exécution.

L’héritier du Dalaras de L.R. Roy


L’héritier du Dalaras de L.R. Roy est un roman fantasy dont la lecture m’a été proposée par son auteur. Celui-ci m’a présenté son livre comme un roman d’héroïc fantasy – fantasy médiévale qui pouvait aussi être classé en romance où l’aspect psychologique a été spécialement travaillé et un soin particulier a été apporté aux dialogues. Pour ne pas changer, l’aspect romancé ne m’emballait pas vraiment mais après avoir regardé de long en large le site Internet faisant la promotion de L’héritier du Dalaras de L.R. Roy, les teasers, la note moyenne et les avis sur Livraddict, j’ai fini par me convaincre qu’il fallait que je tente l’expérience.

Les premières pages du roman nous embarquent au cœur de l’action dans une petite ville frontalière, Nirader où deux camps s’affrontent. L’un tente par tout moyen de protéger un trésor précieux pendant que l’ennemi veut absolument le récupérer. Le lecteur n’a pas le temps de souffler qu’il ait déjà embarqué à toute vitesse dans l’intrigue avec des péripéties qui seront constantes. Le rythme sera toujours très soutenu, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer.

Pour ma part, je m’attendais à un roman novateur dans le genre de l’héroïc fantasy mais l’auteur a pris le parti de respecter les codes avec rigueur à mon sens. Très vite, j’ai trouvé des points communs à cet ouvrage aux Seigneurs des Anneaux de Tolkien ou encore à la trilogie de Shannara de Terry Brooks. Le parallèle est vite fait avec les personnages présents dans chacune de ses œuvres avec les humains, les elfes, les nains qui sont rassemblés autour d’une quête en lien avec une prophétie, la présence de la magie et des mages …

Un travail pointu a été réalisé autour de chaque personnage ce qui reste un point très fort mais c’est au détriment des explications plus détaillées que j’aurais pu attendre sur le contexte, sur des aspects plus stratégiques de l’intrigue. Par exemple, je reste assez déçue de ne pas avoir obtenu plus de détails sur l’univers où se déroule les faits ou bien encore sur ses mystérieux « hasgorns », les ennemis de l’histoire. Avec le recul, j’ai eu l’impression par instant d’avoir survolé l’intrigue, si bien que le rythme me paraissait presque poussif malgré toute l’action présente.

Cependant, le fait notable et surtout très étonnant, je n’ai pas trouvé que la romance était au point de prendre le dessus. Comme dans tout récit, les relations amoureuses sont présentes mais sans pour autant en faire une romance pure et dure. Le seul reproche que je me permettrais c’est que le lecteur n’a aucune surprise. Les relations qui apparaissent étaient anticipables comme l’intrigue en elle-même (ou presque).

En conséquence, j’ai trouvé ce roman assez convenu où très peu d’évènements laissent de place à la surprise. L’intrigue est très bien écrite, les dialogues effectivement bien construits avec du bon travail autour du développement des personnages mais il manque ce brin d’originalité et de mystère qui aurait pu réellement me charmer et m’embarquer totalement dans des aventures étonnantes.

Merci à l’auteur pour sa confiance.

Les teasers:

  • Nombre de pages : 432 pages
  • Maison d’édition : Editions Sharon Kena
  • 4ème de couverture : « Abritée dans l’ombre d’une impasse, Aléane épiait le moindre bruissement d’air. L’épée sortie de son fourreau, serrée contre son corps, elle s’apprêtait à faire face… » Les légions de l’empereur Arthas avaient attaqué Nirader, petite ville frontalière sans prétention, où était cependant dissimulé un trésor au pouvoir infini. Pour protéger cet objet sacré, Aléane ne pouvait s’appuyer que sur son courage et la magie. Depuis toujours, elle s’était entraînée pour affronter le pire et aujourd’hui elle était prête à tous les sacrifices. Ni peur ni doute n’effleuraient son âme. Mais c’était sans compter sur cet inconnu farouchement rationnel que le destin avait décidé de mettre sur sa route… et qui venait de lui sauver la vie…

La mort du cheval fou de François-Xavier Marquis


La mort du cheval fou de François-Xavier Marquis est un ouvrage que l’auteur présente comme une histoire fictive traitant d’un sujet lui tenant particulièrement à cœur. Combiné à une 4ème de couverture évocatrice d’une intrigue autour d’une enquête sur la culpabilité de François tout en étant désigné comme un roman à suspens par ses premiers lecteurs, il ne m’en fallait pas plus pour me donner envie de découvrir ce livre.

François est arrêté, suspecté d’avoir tué son ami d’enfance, lors d’un week – end qui se voulait celui de leurs retrouvailles. Il se plonge dans un profond mutisme et ne permet pas de comprendre le déroulement des faits durant de nombreuses pages. C’est par ses amis dans un premier temps que nous allons découvrir François au travers de témoignages remontant le fil de sa vie et de sa personnalité. Puis le héros osera enfin parler et livrera sa version.

La mort du cheval fou est un roman choral, où le personnage principal se construit au travers des déclarations de son entourage, de son entrée dans sa vie d’adulte, de ses casseroles, de ses réussites. Sans tabou, le personnage se dévoile et de manière fine, l’auteur nous amène sur la psychologie particulière de ce héros malmené par son cheval fou. Mais qu’est-ce ce cheval fou ? Cette question, vous vous la poserez un petit moment, ami lecteur mais le récit finira par vous mettre à votre tour dans la confidence de ce mal qui ronge François.

Pour tout vous avouer, je n’ai pas trouvé le roman à suspens attendu. Dans un sens, c’est l’idéal car nous ne sommes pas dans une enquête policière habituelle qui aurait pu se prêter davantage à un rythme effréné. Le début est un peu lent, le temps de s’adapter à un héros atypique, grinçant, dérangeant si bien que l’on se demande même comment sa famille et ses amis peuvent le supporter.

Dans un premier temps, j’ai perdu le fil rouge du « Qui a tué Gérard ? » car je n’avais absolument aucun doute sur la question. Le fait était acquis dans ma tête et le déclic s’est fait bien plus tard, à la fin de la première partie où j’ai fini par m’interroger moi. J’ai posé cette lecture durant quelques jours pour prendre du recul. La poursuite de ma lecture ne s’est pas fait de la même manière peut être car le côté témoignages d’amis renforçait un côté impersonnel alors que la seconde est bien plus vivante car c’est François qui tient la plume. La magie des mots a fini par nous le rendre attachant, humain.

Pour un roman court, il est complexe et semble bien plus long qu’il n’y paraît. Il est dense, amène beaucoup de matière et prolonge la réflexion même au-delà de la lecture.

En conclusion, La mort du cheval fou de François-Xavier Marquis est une histoire vivante, avec une chute glaçante, des réflexions qui ne nous lassent pas et densifient sans cesse l’intrigue.

  • Maison d’édition : Editions L’Harmattan
  • Nombre de pages : 140 pages
  • 4ème de couverture : Octobre 1991, François est arrêté, l’arme à la main, aux côtés du cadavre de son ami Gérard. Au fil des témoignages de ses proches et de sa propre confession va se dessiner progressivement le profil d’un homme déchiré entre la simplicité de ses aspirations et une addiction dévorante : une déchirure qui aboutira à l’irréparable. Le lecteur assiste, tout au long du récit, à leur combat incessant contre la force qui les entraîne vers le drame.Jusqu’au dénouement, il se posera la question : qui a tué Gérard ?

Les Couloirs démoniaques de Jean-Marc Dhainaut


Les Couloirs démoniaques est le nouveau roman de Jean-Marc Dhainaut à paraître le 2 juillet.

Cet auteur nous embarque dans la dernière enquête de notre spécialiste en paranormal, Alan Lambin. Enfin, c’est sous cette dénomination que nous l’avions laissé avec Les Galeries Hurlantes. Mais depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Des années ont passé où notre spécialiste a rangé la tenue d’enquêteur et vit de ses livres et de conférences sur le paranormal auprès de sa compagne Mina. Et le contexte chéri au cœur des années 80, que j’ai tant apprécié durant les premiers livres a cédé la place au début des années 2000.

Jean-Marc Dhainaut aurait-il décidé de nous bousculer, nous lecteurs ? Il semblerait que oui, ce qui est tout à fait bienvenue pour se renouveler même si je n’en doutais pas. Il avait toujours relevé le pari avec succès jusqu’à maintenant et pour cette fois, il y met les bouchées doubles.

L’ami Paul, l’ancien professeur de physique, a découvert grâce à Internet, une série de morts mystérieuses au sein d’une ancienne maison de retraite ayant fermé ses portes depuis une dizaine d’années, dans le nord de la France Il suggère à Alan de s’y intéresser car cet établissement, étrangement, se trouve sur le même site que l’hôpital où se sont déroulées ses dernières aventures. Alan reste perplexe, c’est sous la pression de Mina et Paul entre autres qu’il sort de sa « retraite » et cède pour retourner sur un lieu où il avait juré de ne plus jamais y mettre les pieds. Que s’y cache-t-il ? Alan va-t-il réussir à se débarrasser du mal qui y rode ?

Une nouvelle aventure dans un lieu connu, avec des faits nouveaux, une équipe expérimentée quoique vieillissante. Et surtout un héros toujours en froid avec sa dernière enquête qui lui avait montré ses limites. Rien n’est joué, rien. Les années ont passé, la modernité a permis de nombreuses avancées et pourtant combattre la menace en face n’est pas une mince affaire.

Les pages se tournent avec frisson, angoisse, psychose. Le lecteur craint le pire, les personnages aussi. Nous sommes tous confrontés à cette peur de ne pas surmonter ce que cache ce mystérieux lieu déjà plusieurs fois victime d’un mal ancien. Et si, cette fois-ci, Alan Lambin n’était pas capable de réussir, si son scepticisme exacerbé par sa dernière expérience avait raison de lui ?

Les Couloirs démoniaques est un ouvrage bien plus réfléchi, bien plus pointu sur les aspects psychologiques, identitaires des personnages que les livres précédents. Si vous avez lu chaque enquête, vous les connaissiez déjà bien mais vous les connaîtriez mieux encore.

Des passages dans des « couloirs parallèles » complètent l’intrigue et apportent des informations tout comme du rythme mais pourront peut-être laissés perplexes les lecteurs les plus rationnels.

En conclusion, c’est un dernier opus qui se lit avec délectation où l’accent n’est pas mis sur l’action mais la réflexion, le développement. A lire de préférence après Les Galeries Hurlantes pour appréhender au mieux ces maux mystérieux.

  • Maison d’édition : Editions Taurnada
  • Nombre de pages : 255 pages
  • 4ème de couverture : Le Foyer des Galibots, une maison de retraite paisible située dans le Nord de la France, ferma ses portes en 1992 après une effroyable série de morts mystérieuses. Des suicides, selon l’enquête. Détails troublants : certains pensionnaires avaient témoigné de présences effrayantes, et une aide-soignante avait affirmé avoir été attaquée par une force invisible. Alan Lambin, enquêteur en paranormal, sent que cet endroit, construit sur les ruines d’un hôpital exploré quinze ans plus tôt, a besoin de lui. A-t-il oublié la menace qui y rôde ?